Séminaire space ages

1er avril 2021 – Première séance du séminaire du laboratoire junior Space Ages

 

Pour le premier séminaire du laboratoire junior Space Ages, qui s’est tenu à l’université Toulouse – Jean Jaurès le 1er avril 2022, nous avons eu la chance d’accueillir en présentiel Georges-Emmanuel Gleize et à distance Jérôme Lamy. Après une matinée consacrée aux travaux du laboratoire et menée en interne, le séminaire s’est ouvert au public pour l’après-midi et a donné la parole aux deux chercheurs.

Georges-Emmanuel Gleize est docteur en histoire, après la soutenance à l’automne 2021 de sa thèse intitulée « L’exercice de puissance dans les programmes humains et automatiques de l’exploration de l’espace interstellaire », sous la direction de Jean-Marc Olivier. Il fait ainsi partie des rares historiens français s’intéressant à l’exploration spatiale, et encore plus rare spécialiste des enjeux interstellaires. Parmi d’autres travaux et communications, G.-E. Gleize a coordonné le deuxième numéro de la revue Nacelles. Passé et présent de l’aéronautique et du spatial, « A la recherche de l’espace » (printemps 2017) dans lequel il propose notamment une réflexion sur l’espace lointain comme cadre méthodologique.

Lors de notre séminaire, G.-E. Gleize a traité de « L’Histoire de l’espace lointain au prisme de ses sources », nous offrant une analyse des sources qu’il a exploitées afin de rédiger sa thèse, de leur grande diversité ainsi que des difficultés pour les consulter et de leurs limites. Ainsi, les sources pour étudier les « communautés interstellaires » sont à la fois techniques, produites par des acteurs discrets, et sont parfois périssables car uniquement numériques – avec le risque d’une disparition lorsque les sites internet ferment. La discussion a porté entre autres sur les modalités d’accès à de telles sources et les méthodes à employer pour approcher de ces communautés relativement fermées et méfiantes.

Jérôme Lamy est historien et sociologue des sciences. Parmi ses nombreux travaux, J. Lamy s’est intéressé au spatial à plus d’un titre. Après des travaux historiques sur l’Observatoire de Toulouse, J. Lamy travaille depuis plusieurs années sur une socio-histoire du spatial, travaillant aussi bien sur l’astronomie, le Centre National des Etudes Spatiales, la réception médiatique de l’exploration spatiale ou encore des programmes spatiaux précis tels que Copernicus/GMES. J. Lamy collabore régulièrement avec Arnaud Saint-Martin, sociologue spécialiste du spatial. En collaboration avec Morgan Jouvenet, ils ont rédigé un état des lieux précieux sur les travaux sociologiques consacrés au spatial (voir la bibliographie introductive).

Pour notre séminaire, Jérôme Lamy est revenu sur son travail de longue haleine consacré à « L’Histoire du Conseil d’Administration du CNES (de 1980 à 2000) », réalisé à partir de procès-verbaux et des brouillons de procès-verbaux. J. Lamy nous a présenté la composition sociale du conseil d’administration, dominé par les polytechniciens, ainsi que les régimes de science auxquelles répond le conseil, entre régime régulatoire et régime utilitaire. Le CA du CNES apparait alors au centre de tensions, devant gérer la montée d’une compétition internationale avec des budgets contraints, sélectionner les programmes porteurs et répondre aux attentes politiques. La discussion s’est penchée entre autres sur les parcours professionnels des membres du CA du CNES, et les parallèles qui peuvent être dressés avec les évolutions de l’Etat en France plus généralement.



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Laboratoire junior Space Ages (2022, 22 avril). Séminaire space ages. Space Ages. Consulté le 28 mars 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/uit1

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